mercredi 20 février 2013

Bolivie

Bonjour grand-maman. Le voyage est tellement plein de merveilles que je manque de temps pour te le raconter. Alors voilà.

Après notre visite du Machu Picchu, nous avons regagné Cusco où nous avions laissé nos grosses valises. Le retour vers Cusco qui devait prendre de deux à trois heures nous en pris six. Premièrement, un problème inconnu avec le train a retardé le départ d'un peu plus d'une heure. Les employés de la gare nous ont simplement expliqué que ce voyage en train était en fait un service d'évacuation. Rassurant! À cause des pluies intenses le courant de la rivière était rendu trop fort et le Machu Picchu devait fermer pour une période indéterminée. J'ai appris par la suite que cette situation n'avait rien d'exceptionnelle et qu'il était coutume de fermer le site pour en faire l'entretien ménager. Ce que je ne comprend pas est pourquoi un train qui offre un service de transport part à l'heure et un train qui offre un service d'évacuation part en retard. Une chance que la situation n'était pas dangereuse. Certaines personnes ayant un billet comme nous n'ont pu prendre le train. Nous avons eu la chance d'être sélectionné pour le voyage. Les numéros de sièges étaient inutiles. Nous nous sommes fait assigné des places qui n'étaient pas les nôtres et plusieurs personnes avaient le même billet. Nous étions soulagés d'être assis prêts à partir.

Une fois le train en marche, on a dit que le train allait nous débarquer à une autre gare que celle inscrite sur notre billet. Je n'ai jamais su pourquoi. Par chance, les gares n'étaient pas très loin les unes des autres. En débarquant du train, on a pris une petite marche vers la place principale du village ou des mini-bus attendaient les touristes. Il y a beaucoup de ces mini-bus en Amérique-du-sud. À chaque fois, j'essaie de trouver une raison ou une alternative pour ne pas avoir à les prendre. Elle sont de la taille de la camionnette bleue que papa avait mais les bancs sont si rapprochés qu'elle peut contenir une quinzaine de personnes. Rien de bon pour les claustrophobes! 
Cette fois-ci, je n'ai pas eu le choix. 

Le Machu Picchu, le train et l'auberge à Agua Caliente ont tellement coûté cher que nous devions nous contenter des ressources pour petit budget. Je dois t'avouer qu'une fois assis et en route, cette fourgonnette était moins pire que je pensais jusqu'à ce que... le moteur surchauffe. 

Il était rendu 7h30. Toutes les bouteilles d'eau de mes compagnons voyageurs avaient maintenant servi à refroidir le moteur mais une fuite l'empêchait de garder sa fraîcheur. Nous étions donc sur le bord de la route à attendre que le conducteur trouve une autre solution que de nous faire dormir dans l'accotement quand un autre mini-bus rempli de gens s'arrêta derrière nous. Sans attendre, je demanda à ce nouveau chauffeur combien de places disponibles il avait. Il me répondit qu'il n'avait aucune place de disponible mais que nous pouvions quand même tous monter à bord de son véhicule. Vive la logique de l'Amérique-du-sud. Nous sommes donc tous montés à bord de ce nouveau véhicule en nous serrant les uns sur les autres entre les bancs déjà remplis de gens. 
Les situations qui sortent du commun amènent les gens à discuter beaucoup plus entre eux. C'est à ce moment que nous avons rencontré Joseph, Jacob, Mathieu, Lio et Pia. 

Pour ma part, je n'étais pas embêté par la situation. Ma visite du Machu Picchu m'avait rempli d'énergie, je n'avais aucun plan pour la soirée, aucun avion à prendre, aucun rendez-vous ou échéancier à respecter. Cette petite aventure faisait partie du voyage et nous a fait rencontrer des gens qui, eux-aussi, avaient beaucoup d'histoires à raconter. 


Nous sommes finalement arrivé à Cusco vers 8h30 et avons convenu de se retrouver un peu plus tard pour partager une bière et d'autres histoires. Nous nous sommes donc retrouvés dans un bistro irlandais à partager les histoires de 2 japonais de Tokyo, un chinois de Hong-Kong, son frère de Vancouver, un français de Paris, un Daniel de Quito et moi de Joliette. La soirée fut très agréable et remplie de rires.

Le lendemain, les amis japonais ont pris l'avion pour Paris. Mathieu de Paris, Joseph de Vancouver et Jacob de Hong-Kong s'en allait dans la même direction que nous. Nous avons donc acheté des billets sur le même autobus. Prochaine destination, Puno. 


Ce village, à presque 8h vers l'est, est à la frontière de la Bolivie sur la rive du la Titicaca. Je dois t'avouer que je m'étais donné un défi. Jamais je n'avais pensé aller faire un petit tour au lac Titicaca. Je ne savais même pas si ce lac était en Amérique, en Afrique ou en Chine. Je me suis donc dit que ce genre d'opportunité n'arrivait qu'une fois dans une vie et que je devais en profiter. Alors, dès mon arrivée, pendant le lever du soleil, j'ai fait un petit caca dans le Titicaca. Dure à battre comme anecdote, tu trouves pas?

Puno est un petit village portuaire avec une promenade le long du lac. Nous avons pris plusieurs photos du soleil qui se levait et nous nous sommes dirigés vers le marché public afin de se trouver à déjeuner. Nous avons trouvé un lieu où quelques personnes mangeaient. Je me suis dirigé vers la femme au chaudron et lui demanda cinq portions. Je n'avais aucune idée de ce que je commandais, tout ce que je savais? Nous étions cinq et nous avions faim. Elle nous servi chacun un immense bol de soupe contenant deux patates, un morceau de viande de mouton encore attaché à son os et quelques légumes. C'était très étrange comme déjeuner mais en quelque part, si je me suis rendu jusque là, c'est pas pour manger des FrootLoop.

Le déjeuner terminé, nous avons regagné le terminus et avons pris un autre autobus. Celui-là contournait le Titicaca pour nous déposer sur la rive opposée dans un petit village de vacanciers nommé Copacabana. Non, ce n'est pas le Copacabana de la chanson mais tant qu'à moi, ça le vaut cent fois. Pour atteindre ce village, nous devions passer les lignes. C'était notre entrée bolivienne. Le lac Titicaca est sur la frontière Péru-Bolivie. Cette frontière fut la plus agréable à traverser. Nous devions débarquer de l'autobus, enregistrer notre sortie du Péru, franchir un petit pont à pied, enregistrer notre entrée en Bolivie et regagner l'autobus qui nous y attendait. Les douaniers boliviens étaient impressionnants. Leur uniforme de l'armée et l'absence de sourire étaient un peut intimidant mais j'ai rapidement réalisé qu'il en était tout autre. C'était en fait un groupe de pince-sans-rire. J'ai beaucoup aimé cette expérience, nous avons bien ri. Je repasserais cette frontière n'importe quand.

Après avoir regagné l'autobus, une rapide promenade dans les montagnes sur la rive du lac et nous nous retrouvions à Copacabana. Minuscule village avec une plage et plusieurs petits bateaux ancrés près de la rive. Nous avons passé la journée assis au soleil brûlant sur la terrasse du restaurant face au lac. Nous y avons mangé, bu et fumé. Pourquoi aller ailleurs quand Mickey subvenait à tous nos besoins. Un groupe de musiciens ambulants sont venu nous présenter un petit spectacle en soirée. Un ensemble jazz aux accents sud-américains, je pouvais pas mieux demander.

Le lendemain, Copacabana était sans eau et sans électricité. Nous avons rapidement convenu qu'il était temps de partir. Nous avons pris un autobus vers La Paz, capitale de la Bolivie. Cette ville n'est pas très jolie et la Bolivie est loin d'être reconnu pour sa gastronomie. Daniel m'avait prévenu de cette lacune mais je ne m'attendais pas à si pire. Je te le dis, à moins que de vouloir manger un hamburger sur la rue, ne va pas Bolivie pour souper. 


L'hostal que nous avons trouvé était pour sa part très bien. Le "Lonely Planet South America", livre de référence pour tous les voyageurs d'Amérique du sud, nous a bien servi encore une fois. Plusieurs chambres avec de gens de partout. Nous avons partagé une chambre avec deux français. Nous étions donc sept dans une chambre avec 4 lits à deux étages. C'était la première fois que je prenais un lit dans un dortoir. Nous avions chacun un case sous notre lit que nous pouvions barrer avec un petit cadenas. Pour 6$ chacun, ça me paraissait très raisonnable. Sans compter le bar au premier plancher où nous avons dansé toute la nuit avec de gens de partout dans le monde. La table de pool, l'internet sans fil et la grande terrasse sur le toit ont bien servi cette soirée de St-Valentin. J'ai bien aimé mon expérience à La Paz mais seulement à cause de cet hostal.

Le lendemain, notre petit groupe s'est séparé en deux. Les chinois sont restés à La Paz et Mathieu, le nouvel ami parisien, a pris l'autobus avec nous pour se rendre à Uyuni, petit village de Bolivie à 14h de La Paz d'où partent les expédition vers le "Salar" (le désert de sel). Je n'avais jamais entendu parlé du Salar mais je suis très content d'y avoir mis les pieds. 


Nous avons passé la première journée à boire une petite bière sur la place centrale (activité normale pour ce lieu) à discuter avec d'autre voyageurs de leurs aventures et à rechercher une bonne agence pour nous emmener dans le désert. Il y avait des tours de un, deux, trois ou quatre jours de disponibles. Le tour de 1 jour nous emmenait au cimetière de train, au marché de souvenirs puis au désert de sel. Les tours plus longs nous emmenaient voir des geysers, ces colonnes d'eau chaudes crachées très haut dans le ciel. On pouvait aussi y voir des volcans en activité, des arbres de roche, se baigner dans des sources d'eau thermales et admirer des montagnes multicolores. Le grand tour était très intéressant mais demandait un budget plus important et nous emmenait jusqu'au Chili.

Nous nous sommes donc contenté du tour de un jour. Nous nous sommes pris en photo dans des locomotives toutes rouillées et avons mangé dans une maison construite en brique de sel. Le désert, pour sa part, est immense. Il s'agit d'un lac d'eau salé de 12000 km carré qui s'est asséché. Il est donc recouvert d'une croute de cristaux de sel. Quelque fois, une fine couche d'eau le transforme en un miroir tout blanc. D'autre fois, lorsque sec, il ressemble à un lac enneigé. Sans référence de distance, il est très facile de prendre des photos truquées. Je me mets devant la caméra, tu te rends plus loin derrière moi, je tourne la paume de la main vers le ciel et si la caméra est bien dirigée, la photo donnera l'impression que tu es debout dans ma main.

À part prendre des photos, il n'y a pas grand chose d'autre à faire autre que d'admirer cette merveille de la nature, se recueillir et apprécier la chance qu'on a d'y être. J'ai dû toucher le sol puis lécher mon doigt afin de réaliser vraiment où j'étais et je te le confirme, le sol est fait de sel et ce à perte de vue.

Nous nommes revenu du désert pour regagner Uyuni vers 5h30. À notre grande surprise, nous avons croisé Joseph et Jacob, les amis chinois, qui venaient d'arriver à Uyuni. Quelle belle surprise! Nous avons donc souper ensemble avant de reprendre un autre autobus. Nous avons donc acheté un billet d'autobus pour le soir même afin de regagner Villazon, petit village vers le sud à la frontière de l'Argentine. 


Nous sommes parti de Uyuni à 20h pour arriver à Villazon à 5h30. Cet autobus était sans contre-doute le pire autobus de tout mon voyage. J'avais les genoux qui rentraient dans les coins de métal du banc d'en avant. Lorsque je voulais baisser mon banc pour dormir, en plus de baisser, il avançait, ce qui me donnait encore moins d'espace pour mes genoux. C'était mon premier autobus qui était pire qu'un avion.

Pour en rajouter, la route était très sinueuse et même inexistante par moments. Chaque bosse me cognait un peu plus les genoux sur les vis de métal. Chaque voiture que nous croisions me faisait serrer un peu plus les dents. La route pouvait accomoder une voiture de large. Je n'ai aucune idée comment nous avons fait pour passer deux de large. Il y a une route en Bolivie qui se nomme "La route de la mort" et qui est célèbre pour ses éboulements de terrain, ses falaises, ses précipices et ses ravins. Elle n'est que touristique et rend heureux tous les aventuriers en quête de sensations fortes. Je crois que les voitures n'ont plus le droit d'y aller. Tout ça pour dire que la route que nous avons pris n'attire pas la critique seulement parce qu'il y en a une pire juste à côté.

En résumé, je n'ai pas vraiment dormi de la nuit. Nous sommes arrivés à Villazon à 5h du matin et nous y avons acheté notre billet pour notre dernier autobus avant Buenos Aires. Cet autobus étais dispendieux, le billet coûtait 90$ mais offrait des sièges "cama" qui pouvait se pencher assez pour se transformer en lit. J'aime beaucoup ce genre d'autobus. Il est habituellement très confortable. Le trajet entre Villazon et Buenos Aires dure un peu plus que 24h. J'ai insisté pour prendre l'autobus de luxe, surtout après le dernier trajet.

Nous avons donc trouvé un endroit où on pouvait déjeuner et nous sommes retourné à la station d'autobus pour l'embarquement à 9h30. À notre arrivée, le garçon de l'agence nous a dit de se dépêcher car notre autobus était en train de partir. Il a crié au chauffeur d'arrêter pour nous laisser embarquer. Il nous a expliqué que l'autobus était parti plus tôt finalement parce que les gens s'impatientaient. Étrange comme raison. Une chance que nous sommes arrivés pour l'embarquement et non pour le départ de 10h parce que dans ce dernier cas, nous aurions manqué notre autobus de 30 minutes.

Le chauffeur demanda 30 bolivianos à Daniel comme dédommagement pour l'extra-bagage que représentait son vélo (je sais pas si je t'ai dit mais Daniel voyage avec son vélo) qu'il se mis directement dans les poches. Une fois bien assis, c'était enfin le départ pour Buenos Aires. Après 1 minute 20 secondes, l'autobus pris place dans la file de véhicules pour passer la frontière. Il était 10h du matin, nous avons finalement passé la frontière à 17h, 7 heures plus tard. Nous avons donc passé la journée à attendre. 


Je n'ai pas à te dire qu'il y a de meilleurs expériences que ça. Pour le conducteur et le personnel de l'autobus, la situation était normale, mais pour nous, les passagers pour qui cette situation était complètement nouvelle, ça ressemblait plus à un enlèvement qu'à autre chose. Avoir été mieux informé, nous aurions pu passer la frontière à pied et trouver un autobus de l'autre côté de la frontière, c'est à dire en Argentine. Mais bon, nous n'avons pas été victime de vol, nous n'avons pas été torturé ni faussement accusé. Nous avons seulement vécu la réalité de la frontière du pire pays de l'Amérique-du-sud, la Bolivie. 

En discutant brièvement avec des amis voyageur, j'ai rapidement appris que cette frontière est source de plusieurs mésaventures pouvant être très inconfortables. Après avoir passé un par un nos bagages au scanner, nous avons finalement regagné l'autobus pour enfin commencer notre voyage à 18h. En route!

Pas si vite, pas si vite. Après 4 minutes d'autobus en pays argentin, un contrôle routier de l'armée de l'Argentine nous obligea à s'arrêter une autre fois. Tous devaient sortir de l'autobus, récupérer ses bagages et faire la file. Une file pour les hommes et une file pour les femmes. On devait présenter notre passeport et permettre à un officier de vider nos valises et de tâter chacun de nos sous-vêtements. 


Il n'y avait rien d'autre à faire que d'accepter la situation et de coopérer le plus agréablement possible. Pour ma part, j'ai été chanceux. Je n'avais rien à cacher mais je savais bien que si je ne pliais pas tous mes vêtements à la perfection, mon sac ne fermerait plus. Je voyais le personnel de l'armée sortir tous les vêtements et les remettre pêle-mêle dans les valises après la fouille, laissant chacun se débrouiller avec les conséquences de ce fouilli. J'étais pret à m'étaler sur le bord de la route et à plier tout ça afin de refermer mon sac.

À ma grande surprise, l'officier était sympathique. Il ouvrit mon sac par le bas, passa la main entre mes vêtements mieux pliés que chez Ogilvy, me posa quelques questions sur mon emploi, me demanda où exactement j'allais et me remis mon sac sans fouiller ni le haut, qui contenait la majorité de mes choses, ni mon petit sac avec mon laptop, mon ipad et mes documents. Je lui demanda si il voulait que j'ouvre mon petit sac, il me fit signe subtilement de la main qu'il n'était pas intéressé et que je pouvais regagner le groupe de gens qui avait été contrôlé. Je pu donc refermer facilement mon sac et aller fumer tranquillement un petite cigarette en attendant la fin de la fouille.

Durant le contrôle, un officier trouva un objet suspect caché dans les sous-vêtements d'une dame qui voyageait avec un petit enfant. Il invita la femme à entrer dans un bureau et une femme officier poursuivit la fouille en profondeur. Une voiture arriva peu de temps après, on y fit embarquer la dame suspecte qui fut emmenée vers un centre de radiographie. Comme le pensait le premier officier, cette femme avait avalé des sachets de drogue. Elle avait donc eu la bonne idée de se faire un peu d'argent en passant la drogue à la frontière. Elle n'est pas revenue dans l'autobus, elle passera les 4 ou 5 prochaines années dans une prison en Argentine. 


J'ai mal au coeur juste à y penser. Je pense à son petit garçon de 5 an qui ne reverra sa mère que lorsqu'il en aura 10. J'avais joué avec ce petit garçon en attendant à la douane. Sa vie vient de changer complètement en un instant et j'ai tout vu ça se passer juste devant moi. Il n'y avait aucune violence, seulement une triste fatalité.

Les policiers sont donc revenu chercher les effets personnels de la dame et de l'enfant vers minuit. Le chauffeur d'autobus eu donc le ok pour partir à cet instant. Nous nous sommes assis dans l'autobus à 9h30 du matin pour finalement partir pour Buenos Aires à minuit le soir, 14h30 plus tard. J'avais entendu parler des délais de ce genre mais je n'avais jamais imaginé qu'une telle situation pouvait m'arriver.

Donc, nous voilà en route pour Buenos Aires. 24h de voyage. Des films violents pour nous calmer. Une mini ration de nourriture pour ne pas tomber. Pas vraiment de pause cigarette. Un petit verre d'eau en après-midi. Un biscuit sucré pour déjeuner. Du riz pour diner. Du riz pour souper. Un films d'horreur pour nous réveiller à 9 heures du matin. Pas d'Internet. Pas de chauffage. Plusieurs raisons pour se plaindre. 


Au moment où j'écris ces lignes nous sommes à un peu moins de 1h de notre destination. J'ai de la difficulté à réaliser toute la distance que nous avons parcourue, toutes les choses merveilleuses que j'ai vues. Comme si tout ça n'était qu'un rêve. 

Je suis reconnaissant à chaque jours de l'opportunité que j'ai de faire ce voyage. Je n'aurais jamais pu imaginer à quel point marcher dans ces lieux pouvait changer une personne. J'ai vu des réalités qui m'étaient complètement inconnues. Il n'y a rien comme sentir le regard des gens, réaliser les différences de cultures et la distance qui nous en sépare. La perspective sur notre propre vie, sur nos malheurs et nos craintes nous fait comprendre l'expression "si tu savais!" et toute sa profondeur. On croit connaître après avoir vu des photos mais il n'y a rien comme y mettre les pieds.

On prend l'avion à Buenos Aires pour regagner Quito le 10 mars, je ne suis qu'à la moitié de mon voyage et je déborde déjà de souvenir. Ma carte de crédit est rendue ma meilleur amie mais l'expérience en vaut 100 fois le prix. Je suis heureux de pouvoir partager ça avec toi et j'ai bien hâte de te montrer ces quelques milliers de photos que je ramènerai avec moi.

L'autobus vient d'arrêter, nous sommes arrivés, je range mes choses et je me prépare pour une toute nouvelle aventure, celle de Buenos Aires. Bon voyage grand-maman. Raconte mon histoire à tout le monde. Je t'aime et je pense souvent à toi. Mathieu. xxxxxxxx

Machu Picchu

Bonjour Maxémil

Bonjour Éliot

Je viens de vivre une aventure merveilleuse. Je suis rendu très loin de la maison et je découvre des choses fantastiques que je n'aurais jamais imaginées. L'aventure merveilleuse que j'ai vécue cette semaine est la visite du Machu Picchu. Le Machu Picchu est une montagne sur laquelle on a découvert un village complètement isolé du reste du monde. Je ne comprend pas encore comment et pourquoi ce village a été bâti.

Pour me rendre au Machu Picchu, j'ai pris plusieurs moyens de transport mais principalement l'autobus. Vous pouvez trouver sur le globe terrestre ou sur une carte géographique l'Ecuador (le pays où je vis) et vous verrai que je vis au centre du monde (dans la ville de Quito). La ligne qui sépare le nord et le sud de la terre passe juste à côté de chez moi. J'ai donc pris l'autobus vers le sud pour me retrouver au Péru.

Rendu au Péru, je me suis rendu à la ville de Lima. Lima est une très grande ville avec plusieurs millions d'habitants. J'ai visité un très beau quartier qui se nomme "Miraflores" et qui est très joli. De Lima, j'ai pris un autre autobus vers l'ouest pour regagner la ville de Cusco.

Cusco était la capitale du grand royaume des Incas. Les Incas étaient le peuple qui habitait une bonne partie de l'Amérique centrale et de l'Amérique du sud. Ils avaient construit de grandes villes et ont régné très longtemps sur le territoire. Leur dieu principal est le grand Serpent à plume. Ce Serpent à plume aurait créé l'univers, les Incas lui en étaient très reconnaissant et le remerciaient fréquemment en lui offrant des sacrifices humain. C'est un côté un peu étrange de cette civilisation.

Les Incas étaient très très nombreux mais comme en Amérique du nord, quand les colonisateurs européens (ici c'est les espagnols) sont arrivés, ils ont tué tous les Incas, ont tout détruit et ont pris possession du territoire. On retrouve donc un peu partout des grandes villes de style espagnol construites sur des ruines d'anciennes villes Incas.

À partir de Cusco, nous avons pris un taxi vers le terminus d'autobus qui était de l'autre côté de la ville. Nous avons embarqué dans un autobus qui nous a débarqué après deux heures dans un petit village. À la sortie de l'autobus, nous avons pris une moto-taxi (c'est comme une mini-voiturette mais le devant est une moto) jusqu'à la gare de train où nous avons pris un train vers le village d'Agua Caliente qui se trouve au pied du Machu Picchu. Le voyage de train à duré une heure et nous a permis de découvrir des paysages merveilleux, des montagnes aux sommets très hauts et une rivière au courant pouvant arracher des maisons.

À la sortie du train, nous étions dans le petit village d'Agua Caliente, ce qui en français veut dire "Eau Chaude". Il y a une rivière au pied du Machu Picchu qui sort directement de la montagne et dont l'eau a été réchauffée par la lave qui se promène sous cette montagne. On peut donc faire la trempette dans de l'eau très chaude.

Le soir était maintenant tombé. Je pris une chambre dans un petit hostal (petit hôtel de voyageur) et profita de la nuit pour me reposer.

Au petit matin, vers 5h30, c'était le départ en autobus pour se rendre au sommet de la montagne. Arrivé au sommet, j'ai donné le billet d'entrée que j'avais acheté la veille au gardien à l'entrée et j'ai pris un petit chemin qui ma emmené tout droit à l'ancien village construit sur le toit du Machu Picchu.

Dans ce village, on y retrouve un petit quartier ou les maisons de pierre se succèdent les unes après les autres. L'autre quartier à côté servait pour emmagasiner les récoltes et juste à côté, l'endroit où était planté le grain pour faire pousser les épices et le blé-d'inde, les légumes et probablement le riz (Il y a beeeaaaauuucoup de riz ici, on en mange presque à tous les repas).

Bien entendu, ce village n'est plus habité depuis longtemps. Tous les murs des maisons, des temples, de la place publique et des entrepôts sont fait de pierre. Certains bâtiments sont construits avec des pierres grosses comme des voitures. Les pierres sont taillées les unes après les autres pour qu'elles s'emboîtent bien entre-eux. Certaines pierres ressemblent à des morceaux de casse-têtes. Elle sont si bien taillées qu'on peut difficilement y passer une feuille de papier.

J'ai beaucoup d'admiration pour les gens qui ont construit ce village. Je me demande encore comment ils ont fait pour trouver des roches grosses comme des voitures, les tailler avec une précision surprenante et les empiler à la perfection les unes sur les autres. J'avais de la difficulté à soulever les plus petites pierres. Il faut être très fort, posséder la bonne technique ou savoir faire de la magie. Peut-être les trois.

Les toits des maisons étaient faits de bois. Comme dans l'histoire des trois petits cochons, seule la maison de brique a résisté au gros méchant loup. Ici aussi, seules les structures de pierres ont résisté au temps. Les toits, les portes, les tables, les chaises, les lits, les assiettes, les pots et les souliers ont tous disparu. Ce village était habité il y a trrrrrès longtemps.

Je suis maintenant rendu en Bolivie et je visiterai encore plein de belles choses mais je garderai un souvenir très précieux toute ma vie de ma visite du Machu Picchu . Je vous souhaite d'aller y faire un petit tour très bientôt. Peut-être qu'un jour on y retournera ensemble!

Je pense souvent à vous et comme vous le savez, je vous aime beaucoup.

À bientôt

Mathieu

dimanche 10 février 2013

Agua Caliente

Bonjour grand-maman. Je suis présentement à Agua Caliente, au pied du Machu Picchu. Nous avons quitté Cusco en taxi pour nous rendre à la gare de train. La course de taxi a duré 2 heures. Nous avons partagé le taxi avec 2 dames qui se rendaient dans un petit village sur notre chemin. Les routes sont très sinueuses. On ne fait que contourner des montagnes. Ces montagnes sont immenses et partout autour de nous. Rendu à la gare, nous avons pris place dans le train pour une autre heure de voyage. Le train est très joli et confortable. Comme dans un avion, on nous a servi un petit gouté et un breuvage. Le paysage encore une fois était très agréable à regarder. 

Le train est le seul moyen pour se rendre au Machu Picchu. Aucune route ne s'y rend. Il y a un sentier qui s'appelle le Incas Trail (le sentier des Incas). Ce sentier part de Cusco et se rend jusqu'au Machu Picchu. Il dure une trentaine de kilomètres et prend 4 jours à faire. On doit s'organiser un guide et aimer la promenade. Pour ma part, ce sera une autre fois. 

Agua Caliente est un petit village qui ne vit presque que du tourisme. Si le Machu Picchu n'était pas là, le village n'existerait pas. Ça ressemble un peu à St-Sauveur mais style Péru. Les rues sont en pierres rondes comme dans le Vieux-Montréal et sont toutes piétonnières. Il n'y a aucune voiture, seulement les autobus qui amènent les gens en haut de la montagne. Les rues sont donc toutes de différentes largeurs. Et rien n'est plat ici. On est toujours en train de monter ou de descendre. Nous nous sommes trouvé une chambre très confortable avec un grand balcon, de grandes fenêtres et une salle de bain avec eau chaude. Nous avons vu des chambres à 12$ et des chambres à 600$. Il y a vraiment de tout. Vu que le Machu Picchu est une destination internationale, tout est plus cher.

Nous avons acheté notre billet pour le Machu Picchu, nous avons bien mangé, il ne nous reste qu'à nous reposer. Demain, notre journée commencera très tôt. Sur ce, bonne nuit.

samedi 9 février 2013

Cuzco

Bonjour grand-maman. Lima était une ville merveilleuse. La Miraflores, le quartier dans lequel nous étions est très joli. Aussi sinon plus que Miami. Très propre, une police de quartier très présente ce qui rend l'endroit très sécuritaire. J'ai même appris dernièrement qu'il y avait internet sur la plage. C'est le luxe avec les hotels, les condos modernes, une destination internationale de qualité. Je n'ai pas visité le vrai Lima. J'ai vu un peu, par la fenêtre d'autobus mais sans plus. J'ai trouvé que c'était beaucoup moins pire que je pensais.

Entre-temps, j'ai eu une demande pour un travail. En fait, deux travails. Deux pochettes de disque. Un hommage à Willie Lamothe et un disque de Claude Léveillée. J'ai laissé mon ordinateur à Quito pour des raisons de sécurité. Je ne voulais pas risquer de me le faire voler. Pour livrer mon travail à temps, la première option, si je voulais voir Buenos Aires, était de prendre l'avion. Passer 3 jours à Buenos Aires et reprendre l'avion pour revenir à Quito afin de terminer mon travail. Je me disais que l'opportunité que j'avais en valait la peine et que le travail servirait à payer le billet d'avion. Mais quelque chose me disait que je pouvais penser à quelque chose de mieux. 

Comme de fait. Au lieu d'acheter des billets d'avion j'ai décidé d'acheter un ordinateur pour le même prix. Un tout petit ordinateur sur lequel je peux travailler. Jamais je n'aurais pu prévoir cet achat mais le travail me le permet et en plus, ça me donne la chance de prendre mon temps pour voyager. Il y a internet dans tous les hostals et presque tous les cafés. Reste à voir si ce mini-ordi sera assez puissant pour me permettre de bien travailler. La dame à la boutique d'ordinateur m'a bien prévenu que l'ordi ne pouvait pas supporter mes logiciels. Mais j'ai fait à ma tête et je l'ai acheté quand même. Je verrai bien.

Nous avons donc quitté Lima en autobus jeudi pour nous rendre à Cuzco, au Machu Picchu. Le voyage en autobus nous a pris 22h. Je n'ai jamais vu un autobus si confortable. Les bancs se penchaient tellement que nous pouvions dormir confortablement. Il y avait un écran intégré dans le dossier du siège de devant avec une sélection de film. J'étais prêt à passer une journée assis dans un fauteuil à dormir et à regarder des films. Le voyage me parut plus rapide que je pensais. 

Autour de Lima, c'est le désert. Un climat très aride, des arbres sèches sans feuilles et des petits amas de maisonnettes de temps en temps. Un peu plus loin, c'est les montagnes qui commencent. Je me suis réveillé le matin et nous étions sur une route tout en haut des montagnes avec des falaises qui tombaient très bas. Les chemins étaient très sinueux, beaucoup de détours pour passer d'une montagne à l'autre, des paysages merveilleux.

Lorsque nous sommes arrivés à Cusco (Daniel m'avait juré que "Cusco" s'écrivait "Cuzcu", je l'ai écouté mais c'était faux.), il y avait un arc-en-ciel qui avait pied au centre de la ville. C'était un bel accueil. L'autobus nous a déposé au terminus. Nous avons pris un taxi jusqu'à l'hostal que nous avions réservé de Lima. Un bel endroit, accueillant, propre et  sécuritaire. Une belle cuisine que nous pouvons utiliser pour préparer les repas, une jolie terrasse et beaucoup d'information sur la ville et ses activités. La chambre est très  jolie. Deux grands lits, trois grandes fenêtres que nous pouvons ouvrir pour sentir l'air des montagnes, une salle de bain très propre et surtout, surtout, internet dans la chambre. 

Cusco est une très jolie ville, très touristique. On y rencontre des gens de partout. Cusco est la ville à partir de laquelle s'organisent les expéditions pour le Machu Picchu. Nous avons en plus la chance de tomber durant le mois du carnaval. Tous les dimanches de février, c'est la fête dans la rue. Les gens habillés en costumes traditionnels dansent dans la parade et d'autres lancent de l'eau ou de la mousse. J'ai vu une fille qui s'est fait complètement asperger de mousse de couleur. Elle a eu le malheur de vouloir traverser la rue au mauvais moment. Pour les gens qui font la fête, c'est très divertissant, mais si tu t'en va à un souper chic, c'est pas le meilleur endroit pour te promener. Je vais en savoir plus demain. On m'a dit que le dimanche, c'était la fête partout. Intéressant!

J'avais acheté une caméra à Lima mais elle a fonctionné pendant seulement 24h. Quand on veut pas payer cher, on fini par payer encore plus cher. Je vais acheter une autre caméra demain pour prendre des photos de la ville. C'est un endroit très joli. Cusco était la capitale de l'empire Inca avant que les espagnols débarquent. C'est plein d'histoires, d'églises et de paysages merveilleux. Sur la place-d'arme à côté de l'hostal il y a deux cathédrales une en face de l'autre. C'est très impressionnant.

Aujourd'hui, je devais prendre du temps pour travailler. J'avais trouvé une très joli restaurant avec une belle terrasse. On aurait dit un hôtel 5 étoiles mais les prix étaient les mêmes que partout. Nous y avons soupé hier soir. La nourriture est excellente, le service impeccable et la place, très chic. Je me suis informé et j'ai appris qu'il y avait internet sur la terrasse. Je m'y suis donc installé pour travailler cet après-midi en buvant un capuccino et en mangeant un sandwich jambon fromage. Je peux te confirmer que mon ordinateur va très bien et que ce lieu est une place merveilleuse pour travailler. Je poursuivrai ce travail mardi sur le bord du lac Titicaca et le terminerai cette fin de semaine dans un parc de Buenos Aires. Je suis très chanceux de pouvoir travailler comme ça. Je le réalise et je ne peux pas demander mieux. 

Une fois le travail d'aujourd'hui terminé, nous avons acheté notre billet de train pour le Machu Picchu. De Cusco, nous devons faire deux heures d'autobus pour nous rendre à la gare et faire une heure de train pour se rendre à Agua Caliente, petit village au pied du Machu Picchu. "Agua Caliente" en français veut dire "eau chaude". Et oui, des sources thermales. Des piscines d'eau chaude naturelle. Nous allons donc faire trempette avant d'escalader la montagne.

Nous partons de Cusco à 3h demain après-midi et nous arriverons à Agua Caliente vers 6h. Nous prendrons un hostal, nous profiterons des piscines d'eau chaude et nous dormirons bien pour être en forme pour monter cette montagne le lendemain. Nous repartirons du Machu Picchu en après-midi pour poursuivre notre voyage.

Je passe donc d'opportunité en opportunité. À chaque jours, je réalise la chance que j'ai de marcher dans ces lieux, d'être entouré des bonnes personnes et d'avoir une bonne étoile qui travaille très fort pour moi. Je suis très content de pouvoir partager ce voyage avec toi et j'espère que je te permets de voyager un peu. Bientôt, tu pourras peut-être même voir des photos!

J'espère que l'hiver n'est pas trop froid pour toi. Cette semaine, il faisait 40 degré celcius à Buenos Aires et -40 à Montréal. Si ça te dérange pas trop, j'vais choisir Buenos Aires pour l'instant. Alors je t'embrasse et je te raconte la suite bientôt. Bon samedi soir grand-maman.

mardi 5 février 2013

Lima

Bonjour grand-maman. Première journée à Lima. Il faut se rappeler que Lima est une ville immense. 13 millions d'habitants. Par contre, les rues dans lesquelles je me promène me font plus penser à SouthBeach qu'à certains quartiers que nous avons croisés sur notre chemin. Je crois l'avoir déjà écrit mais la température ici est merveilleuse. C'est l'été, il fait chaud. Nous avons très bien dormi, finalement dans un lit. L'hostal est très propre et le service est très bon. Il y a une terrasse avec des tables et des parasols, une table de pingpong, un jeu de dart, un jeux de babyfoot, deux hamacs, trois salons, une cuisine avec un frigo pour mettre notre nourriture et pleins de dvd si on veut se faire une soirée cinéma.

Daniel est déjà venu 3 fois à Lima. Il connaissait un joli restaurant tout près qui servent les fruits-de-mer. Nous avons donc mangé un céviche péruvien au fruits-de-mer sur la terrasse au 3e étage du restaurant. Devant moi, la mer, les falaises, les gens qui promènent leurs chiens dans le parc le long de la plage, les hotels, les condos de luxe, la vie tranquille. Je suis encore surpris de la tranquillité de la place. Je dirais presque plus tranquille que Montréal. Les gens en Amérique du sud sont beaucoup plus détendu qu'en Amérique du nord. Les gens se saluent. Les gens sont polis. Belle qualité de vie. 

Nous sommes ensuite passés par l'épicerie pour acheter du jus d'orange, un litre de Inka-Cola (du 7up rose qui goûte la gomme baloune, très populaire en amérique du sud), un pain sucré tranché, de la salade aux oeufs, une portion de riz au poulet, une portion de viande en sauce et une portion de poisson. À notre retour à l'hostal, une bonne nouvelle nous attendait. L'ami Johan, que je pensais hors de la ville, était finalement revenu à Lima et nous avais laissé un message à la réception. Nous étions très heureux de le savoir en ville! Johan fut rejoint facilement par facebook et passa nous dire bonjour. J'étais bien content de le revoir. La dernière fois que je l'ai vu c'était au jour de l'an à Mancora et je pensais réellement ne plus avoir l'occasion de le croiser. Vive l'aventure.

Johan travaille ce soir dans une grande réception donnée dans un hotel chic de Lima. Il tentera de nous trouver des vêtements chics pour nous faire rentrer. Je vais donc peut-être boire un petit martini à Lima. J'aime bien l'idée. Avoir planifié ce voyage, nous n'aurions jamais rencontré cette opportunité.

Demain, johan a proposé de nous faire faire un tour de Lima. Quoi de mieux que de visiter Lima avec quelqu'un de Lima. Un autre luxe qu'on aurait pas pu prévoir. Il connait bien la photographie et saura m'indiquer où acheter une petite caméra de voyage sans payer trop cher. 

Nous réalisons la chance que nous avons de pouvoir se permettre (ou pas) ce voyage. Je suis en train de réaliser que cette sortie impromptue va coûter un peu plus cher que je pensais et nous sommes encore très loin de Buenos Aires. Mais quelle opportunité! Je le réalise à chaque jour. 

Je crois que nous avons fait le quart du chemin. Il nous reste près de 11hr d'autobus à faire, ce qui m'a fait réalisé que j'aurai relativement traversé toute l'Amérique du sud de haut en bas. Ceci est comparable, je crois, à traverser le canada d'un océan à l'autre. J'aurais probablement hésité à faire ce voyage si j'y avais pensé. Bonne chose qu'on soit parti rapidement de Quito. Je remercie ici Daniel qui, sans qui, je n'aurais jamais pris cette initiative. Vive le voyage.

lundi 4 février 2013

La fin de la routine

Bonjour grand-maman. Hey bien, dès que j'ai cru que la routine s'installait, tout a reviré de bord à mon grand bonheur. Daniel est tombé en congé d'université pour un mois et il change de travail en même temps. Il a donc le temps de voyager. En se levant samedi matin, il m'a lancé comme ça : "Vamos a Buenos Aires!". En français, ça veut dire "Allons à Buenos Aires". J'étais encore endormi quand il m'a dit ça. Je lui ai dit "Attendons cet après-midi et parlons-en sérieusement pour voir si le projet se peut ou ne se peut pas."
Tu vois ici que je suis réfléchi et sensé. Il m'a répondu qu'il préférait ne pas en parler et partir sans trop y penser, c'est-à-dire partir à l'aventure. Je n'avais pas vu la situation comme ça. J'ai trouvé cette dernière idée très intéressante. 

Il voulait partir sur le champ. J'ai été capable de le raisonner pour partir de soir. Ça nous laissait le temps de faire les valises, demander à sa soeur de venir chercher Popo et de fermer l'appartement. Nous avons donc pris l'autobus à 23h pour nous rendre à Guayaquil, au sud de l'Ecuador, près de la frontière du Péru. 8h plus tard, nous débarquions de l'autobus. Nous avons rapidement trouvé un autobus qui descendait au Péru, vers Piura. L'autobus partait dans 10 minutes. À la course, nous avons acheté les billets et regagné nos sièges pour un voyage de 11h. Rendu à Piura, il ne restait qu'une compagnie d'autobus qui offrait le voyage vers Lima. Les autres étaient fermées pour la nuit. L'autobus partait dans 2h. Ça nous laissait donc le temps de manger et de se dégourdir les jambes. Nous avons donc voyagé de 22h30 jusqu'à 14h le lendemain après-midi pour nous retrouver à Lima.
 
Le voyage, bien que très long (près de 40h), s'est déroulé dans la facilité. Tout tombait à point et aucune mésaventure n'a troublé notre route. Nous sommes dans un très beau quartier de Lima qui se nomme Miraflores. Nous avons trouvé une auberge qui nous charge 10$ par personne par nuit et qui nous offre le petit déjeuner. Notre chambre ressemble à une mini maison. L'endroit est très propre et les gens sont très gentils. 

Je m'attendais à la folie en arrivant à Lima mais de ce que j'ai vu, on dirait Miami avec une architecture sud-américaine, avec des prix dix fois moins cher et des gens plus relax. La ville de Lima est sur le bord de l'ocean Pacifique. Il y a de grosses falaises et une très belle promenade aménagée en haut de la falaise, là où il y a les hôtels et les restaurants, et en bas, tout le long de la plage. Je vais tenter d'acheter un appareil photo pour te montrer un peu. 

Il est 10h du soir, nous avons mangé de la pizza pour souper et nous allons nous promener pour découvrir la ville. La soirée est belle et la température est très bonne. Nous sommes dans l'hémisphère sud, ici c'est l'été! J'en suis bien content. Je t'envoie du soleil et je t'embrasse bien fort. Bon lundi soir!