mercredi 30 janvier 2013

Mon mois de Janvier

Bonjour grand-maman. Ça fait longtemps que j'ai pas donné de nouvelles, maman me le faisait remarquer cette semaine. Depuis notre retour du Péru, la routine s'est tranquillement installée.

La première semaine fut la semaine sainte de Sanduloco. C'est à dire que Sanduloco fut crucifié, revint à la vie et monta au ciel. J'explique. Juan Manuel a dit clairement qu'il n'aimait pas du tout jouer le rôle du vendeur. Je lui ai répondu que sans vendeur, il n'y avait pas de vente. Je lui ai donc dit que Sanduloco était terminé, ce fut la crucifixion.

La semaine suivante, une vague d'espoir arriva. Quelques commandes surprises au grand bonheur de Juan Manuel qui y voyait le retour de Sanduloco. Ce fut la résurrection. J'ai attendu quelques jours pour mettre au clair que Sanduloco ne pouvait vivre qu'avec des commandes surprises sans vendeur. Il a donc réalisé que Sanduloco n'était pas exactement ce qu'il voulait et a laissé aller l'idée des sandwichs. De cette manière, Sanduloco monta gentiment au ciel.

L'aventure numéro deux commença quand l'ami Andres, mon "professeur" d'espagnol, m'annonça qu'il était prêt pour mon premier cours. J'étais bien content. J'ai pris Popo et je suis descendu un peu plus bas sur la rue où j'avais déjà vu une papeleria (magasin de papier) m'acheter des feuilles lignées et un crayon noir pointe fine. J'étais prêt à être un étudiant. Andres passa 3h chez moi à m'expliquer comment conjuguer les verbes et où placer les accents sur les mots. Contrairement au français où les accents changent le son de la lettre comme dans "é" et "è" ou ne change rien, comme dans  "ou" et "où". En espagnol, l'accent indique seulement qu'il faut prononcer cette lettre plus fort que les autres. Il n'y a aussi qu'un accent par mot. Certains mot en ont un et d'autres, pas. 

Suite à mon cours, je lui ai demandé de me donner des objectifs pour la semaine. Je pensais que je pourrais probablement apprendre un verbe ou deux par coeur. Il m'en donna 12. Je devrai aussi connaître les règles d'accentuation et pouvoir les appliquer. Beau défi. Au moment où j'écris ces lignes (je suis assis sur le balcon au soleil...) j'ai appris 10 verbes sur 12. Je suis bien fier de moi. Il m'en reste 2 à apprendre, me passer un petit examen pour voir si j'ai bien appris ma leçon et prendre rendez-vous avec Andres pour mon deuxième cours. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas arrêté pour apprendre quelque chose par coeur, étudier. C'est un beau défi, j'suis bien content.

La troisième aventure serait mon premier client ecuadorien. Daniela, une amie de Daniel, a donné mon nom comme graphiste a un client à elle. Il s'agit d'une entreprise qui a fabriqué un logiciel utilisé par les banques pour gérer les portefeuilles. Ils ont déjà le site web mais ils n'aiment pas son apparence. J'ai rencontré le client. L'échange fut très agréable. Il est très gentil et le contrat comporte peu d'inconnu, ce qui facilite de beaucoup le travail. Nous avons convenu que je lui présentais 3 designs différents de la même page et qu'il me payait que si il aimait ce qu'il voyait. Par la suite, j'allais appliquer le design choisi sur certaines pages qu'il allait me fournir. J'allais aussi être rémunéré pour ces pages. Je suis bien content de faire un peu d'argent mais je suis encore plus content d'avoir eu une expérience client à Quito et ce, complètement en espagnol.

J'ai fait 3 designs durant la fin de semaine. Il les a vu et les a aimés. Je modifie un peu une des trois options et la première partie du travail est terminée. Il m'a parlé de futurs contrats qu'il serait en mesure de me donner. J'ai appris dans le passé qu'on ne possède vraiment que ce qu'on a dans les mains. J'attendrai donc de voir si ses promesses sont fondées. Mais pour l'instant, je suis bien content de ce que j'ai.

Dans deux semaines, c'est le carnaval. Ce que ça veut dire? Je ne le sais pas trop. Comme chez nous, quand il y a fête, il y a congé. Nous planifions donc un petit voyage de quatre jours à la plage. Cette fois-ci, je vais tout faire pour apporter Popo. L'autobus n'est pas très invitante puisque Popo doit voyager dans sa cage, sous l'autobus avec les valises pendant presque 10h. C'est plus long que venir du Canada en avion. J'ai soumis l'option de louer la voiture du père de Daniel. Daniel m'a répondu que son père n'aimait pas prêter sa voiture pour sortir de la ville. Ça règle cet option. Daniel m'a parlé d'un ami à lui du travail qui voulait bien aller à la plage avec sa voiture mais qu'il n'avait pas l'argent pour l'essence et pour l'hostal. On fait un calcul rapide ici et c'est beaucoup moins dispendieux lui payer l'essence et la chambre que de louer une voiture chez un concessionnaire. Alors voilà où en sont les plans. J'attends ce soir pour voir si Daniel a parlé à son ami. Popo sera très content de courir sur la plage.

Donc, comme tu vois, la vie ici va bien. Elle ressemble moins à un safari mais le quotidien est agréable et divertissant. Je pense à toi souvent, je me dit que je devrais te donner plus de nouvelles mais une petite voix en dedans de moi me dit que tu sais que je vais bien. Je te souhaite donc un beau mois de février. Je tenterai de t'envoyer un peu de soleil. Tu peux donc maintenant mettre tout le monde à date dans mes nouvelles. Prends soin de toi. Je t'écris bientôt pour te raconter la suite. xxxxx

samedi 5 janvier 2013

Bonne année 2013 Grand-Maman

Bonne année Grand-Maman! J'espère que tu as passé un beau temps des fêtes, que la nourriture était bonne et que tu as pu voir tout ton monde. J'ai su qu'il y a eu de la neige au Québec, j'espère que tu n'as pas eu a pelleter trop longtemps.

Ici, les vacances de Noël ont passées très rapidement. J'ai souligné, comme prévu, la nouvelle année à Mancora au Péru. Le voyage a été merveilleux. J'ai trouvé le temps long pour nous rendre mais nous étions très confortable dans les deux autobus. Le banc se penchait tellement que ça faisait presque un lit. Il y avait aussi un appuie-pied qu'on pouvait relever et s'étirer les jambes jusque sous le banc d'en avant. Le deuxième autobus, celui entre Guayaquil et Mancora, était plus que confortable. C'était un autobus à deux étages. Nous avions les premiers bancs en avant du deuxième étage et devant nous, une grande fenêtre qui faisait toute la largeur de l'autobus. Nous étions juste au dessus du chauffeur. Nous avons donc pu voir le soleil se lever sur écran géant. 

Le passage de la frontière a bien été. Il était 2h du matin et il n'y avait que notre autobus à servir. J'ai fait la file devant le comptoir de l'Ecuador où j'ai remis un petit formulaire avec mes informations. Je me suis ensuite dirigé vers la file de droite devant le comptoir du Péru où j'ai remis un autre formulaire. Mon passeport à été étampé quelques fois et j'ai hérité d'un visa de 60 jours du Péru. Tout s'est très bien passé facilement, c'était une bonne idée de passer cette frontière avec cet autobus à cette heure. 

En débarquant de l'autobus, les mototaxis nous attendaient. J'avais vu ce genre de véhicule à Montanita, petit village de plage, mais jamais en aussi grande quantité. À ce moment, il y avait plus de mototaxi que de voitures dans les rues. Une mototaxi c'est une moto soudée à une banquette à trois places montée sur deux roues avec un petit toit et une grille à l'arrière pour mettre les colis. J'ai beaucoup aimé me promener en mototaxi. Il fut donc facile de passer par le guichet automatique et de rejoindre notre hostal.

À notre arrivée à l'hostal El Mero Murique, la chambre que nous avions réservée était occupée. La situation se régla facilement quand notre hôtesse nous a rappelé que ce n'était pas grave, que nous ne devions pas nous en préoccuper ("no te preocupe" en espagnol). Comme dirait l'amie Marie-Andrée, dans la vie, t'as deux choix. J'ai choisi le "no te preocupe" pis tout a bien été. On s'est installé sur la terrasse au deuxième étage, c'était bien confortable. Hamac, banquettes, petites tables mais surtout... mais surtout... Internet! J'ai donc pu dire bonjour à mon monde, annoncer à mes amis facebook que j'étais rendu à Mancora et ajouter quelques photos à mon album de voyage (que tu peux voir soit si maman l'imprime ou si papa te branche sur le compte facebook de Reine). Nous avions le service du restaurant à notre disposition et n'avions donc qu'à commander nos rafraîchissements en levant le doigt.

J'ai mangé pour déjeuner, ce jour là, du "tamales". D'un côté, ce fut un excellent déjeuner pour moi mais je dois avouer que j'ai trié. La base du tamales est une banane que l'on nomme "verdé". Donc, une banane verte qu'on doit piler et faire chauffer. La purée de verdé est roulée dans une feuille de banane et cuite. Le résultat est excellent. Il y a même un morceau de viande à l'intérieur de la purée, ça remplace la saucisse déjeuner. J'étais bien content de voir ce morceau de viande jusqu'à ce que je réalise que c'était un morceau de peau qui était encore revêtu de tous ses poils. Je me suis dit que j'allais manger des sauterelles avant de manger des poils, si tu me le permet. J'ai pris une belle photo et je l'ai donné généreusement à Daniel qui l'a dévoré d'un coup. 

Pendant nos trois jours à Mancora, nous avons visité trois plages, mangé la nourriture de la côte (poisson, poulet), bu des jus de fruits énormes, vécu la nuit nocturne et relaxé entre chacune de ces activités. Anecdote intéressante, le soir du 31, il ne restait plus qu'un guichet automatique qui avait de l'argent, le village est tombé sans électricité pour quelques heures et la réserve d'eau est tombée à sec avant que le soleil se lève. Je passerai les détails sur la propreté des toilettes du village au complet au matin du premier Janvier. Pour ma part, ces situations ne m'ont pas affecté vu que je ne m'en préoccupais pas. C'est un bon truc pour avoir l'esprit en paix. 

Je suis revenu à Quito en autobus dans la nuit du premier au deux. J'ai dormi durant le 8 heures entre Mancora et Guayaquil où j'ai rejoint un ami qui retournait à Quito dans sa voiture. J'ai eu beaucoup de chance, le voyage a très bien été.

De retour à Quito, j'ai retrouvé Popo, j'ai pris une bonne douche, je suis allé acheter des légumes et je nous ai fait un bon spaghetti. Malgré les paysages du Peru et le sable de la plage, j'étais bien content de revenir à la maison. Après cette escapade péruvienne, je retrouvais un Quito que je connaissais bien. J'ai réalisé que j'y avais maintenant vécu assez pour connaître le nom des rues, le prix des taxi et les coins préférés de Popo. J'aime bien Quito. J'crois que je vais regarder si le Père-Noël a le goût de faire de l'overtime pis j'va lui demander un appareil photo, comme ça j'pourrai te montrer ça.

J'étais bien content de recevoir ta lettre. Maman l'a scannée et me l'a envoyée. Je ne me rappelle pas la dernière fois que j'ai reçu une lettre écrite à la main. J'étais très touché. Merci Grand-Maman, je t'écris très bientôt pour te raconter la suite. Je t'embrasse fort et te souhaite une merveilleuse année 2013.