samedi 30 mars 2013

Canoa

Bonjour Grand-Maman

Quito copie de copie de copie. Tellement qu'à mon retour à Quito, j'étais content d'être enfin à la maison. Quito copie de copie parce que je retourne chercher de nouveaux fruits à la même petite madame (oui, elle est petite) qui me charge encore le prix d'une carotte pour un beau sac plein de légumes. J'peux faire une sauce à spaghetti excellente pour 4 personnes avec 0.76$ pis ça inclut le jus de fruit. Quito copie parce que tout ce que je fais maintenant, je l'ai déjà fait au moins une fois. Je suis confortable, je parle et je comprends l'espagnol, je travaille pour un client de Quito et si je sors sans Popo, tout le monde me demande "donde esta el perrito?" (où est le petit chien?). Quito est un bon centre et en plus, il est nourri par quelques amitiés qui se sont développées. Ceci étant la trame de fond de ma vie Quiteñenne.

Dans le concret, j'ai beaucoup de travail. Le fait que je sois à Quito ne change absolument rien à ma vie professionnelle. Surtout depuis mon quart de travail au Machu Picchu. Mais en plus du travail, je passe beaucoup de temps à converser avec Mayco, un garçon que j'ai rencontré à Buenos Aires. Je ne m'attendais absolument pas à faire la grande rencontre là-bas mais c'est arrivé. J'en suis bien surpris et bien heureux.

Le voyage que je viens de faire a duré plus d'un mois. Un mois et une semaine pour être exact. Je dois me reposer de cette aventure. Bien que merveilleuse, je ressent la fatigue que je retenais. Les fruits sont bons, les sorties sont rares et je dors bien. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

L'ensemble de cet oeuvre (le travail, Mayco, le voyage) a cogné à ma porte et m'a fait voir une opportunité que j'avais. Repartir en voyage! Je me débrouille pour trouver un billet d'avion pas trop cher et je retourne à Buenos Aires. Go. Je mets toutes mes jobs à jour, je balance mon budget, je regarde mes dates et j'achète mon billet. Je pars donc du 11 au 29 avril pour Buenos Aires. J'aime bien ma vie de ce temps ci! Jajajaj

Mais, que faire en attendant? Aller attendre sur la plage! Mon travail? Je mets mon mini ordi dans mon sac à dos à l'instant. Problème, nous sommes en pleine semaine sainte. C'est à dire que les autobus sont pleines, les hostals sont pleins et les prix ont doublé. Les quatre lignes d'autobus qui font le trajet affichent complet. La location d'une voiture coûte beaucoup trop cher. Je n'ai pas assez d'amis pour qu'un d'entre eux s'offre pour venir me reconduire. C'est quand même 10 heures de voiture. Je ne sais trop quoi faire.

Je demande conseil à Daniel. Il me répond qu'à ma place, il se rendrait directement au terminus et trouverait le moyen de voyager. Il m'a dit que tout ne dépendait que sur ma volonté d'aller à la plage. Je devais donc faire pas à pas sans savoir ce que le pas d'après me réservait.

Il me restait la question Popo à régler. Aller à la plage voulait dire, aller à la plage avec Popo. Le chauffeur d'autobus peut refuser l'accès à l'autobus à Popo à tout moment (ça fait beaucoup de "à") sans parler de toutes les affiches interdisant les chiens à bord des autobus. Popo part donc sur une mauvaise note. Vamos (allons-y)! Il y a beaucoup de portes à ouvrir mais je sais que la plage se trouve derrière la dernière. 

En sortant, je m'informe au gardien de sécurité, qui se trouve aussi à être ami de Popo, quel serait le prix d'un taxi pour Quitumbe (la station centrale d'autobus de Quito). L'information est importante parce que le trajet en taxi prend une heure. Je me fait dire qu'un prix raisonnable serait entre 20$ et 25$. Le premier taxi que j'arrête me demande 12$ pour la course. Vamos!

J'arrive au terminus (que je connais déjà) et je vois la foule qui se prépare à se déplacer. Un gros transit bien rempli. Des gens partout. Certains font la file, d'autres cherchent la file ou d'autres cherchent le comptoir, parmis la centaine de comptoirs, qui l'amènera à la plage. Je vois des files à faire rougir le boxing day. Je n'ai jamais vu l'aboutissement de cette file. Où allaient tous ces gens, j'en ai aucune idée. Chose certaine, j'allais plier au besoin mais je ne voulais vraiment pas avoir à faire cette file.

Parmi les gens, j'entendis quelqu'un donner des indications à un voyageur. Je me suis dirigé vers cette personne pour lui demander où était le comptoir pour Puerto Viejo. Il me répondit qu'il était de l'autre côté du mur. J'avais aucune idée qu'il y avait plus de guichets de ce côté. Je traverse donc et le premier guichet est celui d'une compagnie d'autobus qui m'avait été suggérée. Jack Pot! Mais pas trop vite. Plusieurs comptoirs affichent complet. Qu'affiche le mien? Je demande un passage pour Puerto Viejo, la dame m'informe que le prochain siège disponible est à 20h. Il est 19h. Après avoir finalement compris qu'il n'y avait pas de problèmes, pas de pogne, pas de surprise, j'ai demandé combien coutait le billet. 12$. Vamos!

Popo était bien confortable dans son sac. Je le portais à l'épaule et nous allions bien tous les deux. J'avais attaché un t-shirt au haut du sac et je pouvais le renverser sur la tête de Popo pour le cacher complètement. Oui, sans ça, sa tête sort du sac. Il dort habituellement la tête sous les couvertes, il retrouvera donc cet ambiance feutrée lorsque nous serons dans le feu de l'action.

Nous attendons l'embarquement assis près du lampadaire, près des gardes de sécurité, de la mère avec ses enfants et des deux gars aspirés par leur iphone. Je me suis fait dire par plusieurs personnes de faire très attention à ce terminal d'autobus, que ça pouvait être très dangereux. J'ai eu beaucoup de difficulté à comprendre, dans les faits, ce que voulait dire "faire attention". Est-ce qu'il y a des fuites de gaz et je peux exploser en m'allumant une cigarette? Est-ce que Jack L'Éventreur se tient entre la porte 29 et 32? Est-ce que je dois renforcir les courroies de mon sac à dos avec de la chaîne? J'ai entendu parlé du voleur à la lame de rasoir. Il coupe la ganse de la sacoche peut donc partir avec facilement. Bon, les ganses de mon sac à dos sont plus robustes que celles d'une sacoche mais quand même... Faire attention à quoi?

Derrière moi, tout le long, il y avait une clôture qui se ramenait sur la gauche. À droite, la porte principale avec les gens qui arrivent du petit pont. Des gardes de sécurité. Devant moi, des gens qui attendent, qui discutent, des enfants qui jouent, des chiens qui sentent les poubelles, des agents de police qui fument des cigarettes, des autobus qui arrivent, d'autres qui repartent. Honnêtement, tout ce qu'il y a de plus normal. Je garde quand-même un oeil attentif à tout en tout temps, je me méfie même des enfants de 8 ans. Dans la Mariscal, à Quito, les enfants passent derrière toi et prennent ce qui dépasse de tes poches. Mais ici, l'endroit est plein de gens qui vivent leur vie, qui font leur choses. Je dois donc trouver le moyen de profiter de cet ambiance amicale et chaleureuse et m'attendre au pire en même temps. J'y arrive.

J'embarque dans l'autobus. Popo fait ça comme un chef. Le garçon à côté de moi me renseigne sur le trajet vers Canoa. Je sais que je dois descendre à Puerto Viejo. Prendre un autobus pour Bahia de Caraquez et y prendre au autre autobus pour Canoa. Je n'attends pas plus que 30 minutes par arrêt, le voyage est long mais je finis par ouvrir la dernière porte. Je suis parti de la maison à 18h et je suis arrivé à la plage à 9h le lendemain matin. Tous les hotels sont remplis. Je fini par trouver une chambre au gros prix (30$), j'y dépose mes sac, voilà, je suis arrivé.

Je peux te confirmer que je n'ai rien fait de la journée. Assis sur une terrasse, face à la mer, à converser avec le nouvel ami néo-zélandais. La journée fut très divertissante. J'ai terminé ça au soleil couchant en prenant une belle marche de plage avec Popo. Carte postale. La plage était remplie de bâtons. Le paradis de Popo.

Petite sieste de soirée, dernière promenade avant le dodo. L'endroit est très tranquille, bien que les petits commerces de la plage se battent entre eux pour savoir qui mettra sa musique la plus forte, la plage est tellement grande qu'il est très facile de se sortir de tout ce bruit. Je termine d'écrire ces lignes étendu dans le hamac sur la terrasse de mon hostal. La nuit dans un lit sera bonne. Voyons voir quel type de journée demain sera. Bonne nuit grand-maman.

 

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