mercredi 6 mars 2013

Buenos Aires

Bonjour grand-maman. Ouf. Par où commencer... Ah oui, Buenos Aires. Buenos Aires est une ville portuaire au centre de l'Argentine, côté océan Atlantique. Cette ville est différente de toutes les autres villes d'Amérique du Sud que j'ai vues. Bien entendu, toutes les villes ont leurs particularités mais celle-ci est à part des autres. Il y a eu, il y a plusieurs années, un énorme débarquement d'italiens et d'espagnols qui se sont établis ici en apportant leur culture avec eux.

Aujourd'hui, la population est à majorité blanche, l'architecture est clairement d'inspiration européenne. Les portes des maisons sont très hautes, les plafonds font souvent deux étages de haut et portes et fenêtres s'allongent jusque là. À chaque étage, un petit balcon pas très profond donne sur la rue. Les balcons sont souvent fleuris ou remplis de verdure. 

Les petites rues serpentent la ville. Pour s'y déplacer, il y a un système d'autobus que je n'ai pas encore réussi à déchiffrer. On doit payer avec de la monnaie dans une petite machine. On doit dire le prix au chauffeur qui valide par la suite le montant payé. On m'avait dit que l'autobus coûtait autour de trois pesos, j'ai donc tenté de valider cette information avec le chauffeur d'autobus mais ce dernier a pris ma question pour une affirmation.

Ça me fait penser à quelque chose, une particularité de la langue espagnole. Voici un exemple. En français, si je veux savoir si tu as du lait je vais commencer ma phrase par "Est-ce que.." puis je vais parler du fait que "tu as du lait". Ça donne "Est-ce que tu as du lait ?". En espagnol, on ne dit que "Tu as du lait" mais on change l'intonation du dernier mot pour montrer que c'est une question. Ça donne donc: "Tu as du laiiiiiit?". Tranche de vie.

Buenos Aires... Ah oui. 12 millions d'habitants. Montréal me parait minuscule maintenant. Je suis dans un quartier qui s'appelle San Telmo. On y retrouve beaucoup d'auberges, d'hôtels et de restaurants. J'ai, en plus de ça, appris très rapidement que Mafalda habitait près d'ici. Je n'avais pas souvenir que l'auteur était de Buenos Aires et je savais encore moins que Mafalda était honorée à quelques rues d'ici. Ma première promenade fut dans cette direction. Je découvris sur le coin d'une rue, assise sur un banc de parc, une petite statue de Mafalda. Elle passe sa journée à être Mafalda pour les gens qui veulent se faire prendre en photo avec Mafalda. Et crois-moi, il y en a beaucoup. 

Contrairement aux petites rues, les artères principales sont larges et en excellent état. J'ai traversé une rue qui comptait 6 voies de chaque côté. Les trottoirs sont habituellement pavé et les passages à piétons sont bien organisés. Pour ce qui est des petites rues, c'est une toute autre chose. Si on parle de signalisation, on aura pas grand chose à dire. Pour la première fois dans ma vie, je découvre les intersections sans stop, ni d'un sens, ni de l'autre. J'essaie encore de comprendre comment gérer ça. C'est premier arrivé, premier servi. Très intéressant.

La monnaie ici est le pesos argentin. Je compte sept pesos pour une piasssse. C'est très étrange de se promener avec plusieurs billets de 100 pesos dans les poches quand, dans le fond, 100 pesos vaut autour de 15$. Il y a plusieurs guichets automatiques un peu partout et la majorité des banques acceptent ma carte. Je retire donc directement des pesos.

Dans l'autobus, avant d'arriver, nous avions trouvé un hostal intéressant dans notre guide du voyageur. Un taxi à partir du terminus d'autobus nous a coûté très cher, notre petit guide nous avais prévenu. Le chauffeur de taxi, lorsqu'il voit que tu ne connais pas la ville, fait plein de détours pour faire monter la facture. Il t'explique que l'autre route est complètement congestionnée et que ce chemin est plus rapide. Mais bon, on a pu se rendre à l'hostal avec toutes nos choses.

L'hostal s'appelle l'Ostinatto et est un endroit merveilleux. Les gens qui y travaillent sont toujours très sympathiques. Ils répondent très bien à mes questions sur la ville et ne cherchent qu'à rendre mon séjour le plus agréable possible. L'endroit est très propre. Il y a une grande cuisine avec 3 poêles au gaz à notre disposition. En bas, il y a un endroit avec une télévision et de gros divans pour les journées de pluie. En haut, sur le toit, une très jolie terrasse pour prendre du soleil. L'édifice compte 5 étages et a un ascenseur qui dessert tout ça. L'ascenseur peut contenir 3 personnes et les portes doivent être bien fermées pour fonctionner. L'ascenseur est dans une boîte ouverte au milieu de la cage d'escalier. C'est très étrange de voir le câble qui retient tout ça. 

On y retrouve aussi sur la mezzanine un endroit avec des ordinateurs et un grand divan. Un autre grand divan dans l'espace de réception permet d'aller y relaxer. Ajoute à ça une salle de yoga, une salle de cours d'espagnol et un bar qui fait boire les gens jusqu'à 1h30, heure idéale ici pour aller danser dans les clubs. Les clubs sont ouvert jusqu'à 6h ou 8h du matin mais je n'ai pas pu m'en assurer personnellement. La fatigue me prend habituellement bien avant.

Il y a donc bar et réception au premier plancher, cuisine au deuxième, chambres partagées au deux et au trois, chambres privées et yoga au quatre puis appartements et terrasse au cinq. Une ouverture permet de voir jusqu'à la réception à partir du cinquième. Considérant que chaque étage est presque l'équivalent de deux, ça fait haut!

J'ai dormi dans plusieurs types de chambre. Premièrement, une chambre partagée à quatre personnes. Puis, un soir de luxe, je me suis payé une chambre privée. C'était bon de pouvoir fermer la porte et de me reposer. Finalement, question budget, je suis retourné dans une chambre partagée. Nous sommes huit. Un mur sépare la pièce en deux. Il y a deux lits à deux étages de chaque côtés avec, pour chaque lit, un meuble où on peut y mettre nos choses et le barrer.

Je préfère de loin la chambre privée mais la chambre partagée me coûte 10$ par nuit, déjeuner inclus, contrairement à 50$ pour la chambre privée. Aux grands maux les grands moyens. Je dois quand même dire que les chambres sont très jolies. Les murs et les plafonds sont tout blanc, la literie et les lits aussi. Nous avons deux grandes portes doubles qui donnent sur le petit balcon. Le soleil et l'air frais peuvent facilement circuler. La seule chose qui m'a un peut déplu fut mon réveil de ce matin. Les jeunes filles, avec qui je partageais la chambre discutaient entre elles tout près de mon lit. Jusque là, ça va. Il était quand même tard et ça vient avec le bas prix. Mais à un moment, je sentais mon lit bouger. Je me suis dit que peut-être que quelqu'un voulait regagner le lit d'en haut. Mais non. Une des filles était rendue assise sur mon lit pour être plus confortable dans cette discussion. J'ai donc décidé de me lever, de me poser à côté et de lui jeter un regard jusqu'à ce qu'elle me rende mon lit. Elle a tout simplement souri et m'a dit : "Good morning !". Ce à quoi j'ai répondu : "Non". J'ai quitté la chambre et je suis allé me chercher un café.

Les déjeuners à l'hostal sont simples mais remplissent bien le petit creux de la nuit. Il y a du pain, du beurre, des céréales, du lait, de la confiture, de la boisson à l'orange, du café et du "Dulce de Leche" qui est comme un genre de caramel mais à base de lait. Un peu trop sucré pour mon déjeuner. Il manque surtout les oeufs, la saucisse et le bacon. Je me suis donc acheté des oeufs que je laisse dans le réfrigérateur commun. Le café n'est pas non plus très bon mais j'avoue que je préfère de loin le café espresso. J'ai donc trouvé un petit resto à un coin de rue où je peux y commander mon café. La dame qui m'a servi la première fois n'a même pas bronché quand je lui ai demandé de la glace pour mon café. Car lorsqu'il fait chaud, j'aime mon café bien glacé. Et ici, il fait chaud. Tu sais, ici c'est l'été!

Comme tu sais, j'ai eu beaucoup de travail à livrer. J'ai principalement travaillé tous les jours un bon huit heures. L'hostal et sa terrasse sont des lieux excellents pour travailler. Le signal internet se rend même jusqu'à l'entrée de la terrasse. Il y a un frigo au premier plancher avec bière, eau, liqueur et jus. Je n'ai qu'à me servir et en aviser la réception. Ça me fait sentir un peu plus à la maison. Pour éviter les surprises, je paie ma note régulièrement. 

J'ai quand même pu découvrir un peu la ville de soir. Plusieurs personnes passent par cet hostal. Il y a un gros roulement. Il est donc très facile d'y rencontrer des gens qui sont ici pour les mêmes raisons. J'apprends à reconnaitre le nom des rues, le nom des quartiers, les différents points d'intérêts. J'ai été convaincu pendant plus d'une semaine que l'est se trouvait à l'ouest. Je dois encore me rappeler que les digues sont à droite en sortant de l'hostal et non à gauche.

J'ai terminé la principale partie de mon travail hier matin. Je suis donc en vacances, dans mes vacances de vacances. J'ai regardé la carte de la ville plus attentivement et, avec quelques amis, nous sommes sortis faire un safari photo. Nous avons pris le colectivo (autobus) vers un quartier nommé Caminito, ou quelque chose comme ça. Anciennement, ce village situé directement dans une petite baie, était un point central pour les bateaux de la région. Chacun entretenait son bateau et l'utilisait pour ramener du poisson. Les maisons de Caminito sont de toutes les couleurs. La même maison peut être rouge et verte et bleue et jaune. J'ai appris que les propriétaires de bateau utilisaient les surplus de peinture à bateau pour rafraîchir la maison. C'est donc une palette de petits restants de peinture. Aujourd'hui, il n'y a plus vraiment de petits restants de peinture mais les gens ont gardé la tradition.

Ce centre très touristique est malgré tout, très petit. Un quadrilatère de restaurant, de terrasse, de musique et de tango dans la rue, de petites boutiques et de petits kiosques. Le stade de soccer est aussi juste à côté. L'endroit est donc parsemé de boutiques à l'effigie de l'équipe locale. Les supporteurs de l'équipe ici sont très passionnés. Ils affichent leurs couleurs très clairement. Les supporteurs de chaque équipe sont dans 2 sections du stade différentes et n'utilisent pas les mêmes portes. Ils chantent sans arrêt les chansons du répertoire de l'équipe pendant presque les deux heures précédant le match. C'est un autre style de TailGate du football américain.

Je suis rentré en contact avec l'ami d'un ami de Quito et la cousine d'un ami de Lima qui vivent à Buenos Aires. J'ai donc eu la chance d'avoir des petites visites guidées de quartiers que je n'aurais jamais connu sans eux. Quoi de mieux que quelqu'un de la place pour alimenter le voyage. Daniel étant parti à Punta Alta rejoindre sa copine, les nouveaux amis ont pu me trainer un peu partout. 

Il me reste encore 4 jours à Buenos Aires. J'aime beaucoup cette ville. Si le coût de la vie ressemblait plus à celui de Quito, ça serait parfait. J'ai toujours derrière la tête mon billet d'avion Quito-Buenos Aires pour le 10 avril mais j'vais commencer par revenir à Quito. 

Sur ce, si tu passes par l'Ostinatto, arrête me dire bonjour! La bière est pas cher.

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