dimanche 14 avril 2013

Hasta luego Popo

Le retour a Quito se passa bien. Daniel étant parti se promener en Ecuador avec Eliana, j'avais l'appartement à moi tout seul. J'avoue que ça faisait mon affaire. À chaque retour à Quito j'ai l'estomac et les boyaux un peu dérangés. Mon système oubli vite sa précieuse adaptation à l'altitude. Encore une fois, je dois retrouver mon souffle, stabiliser ma flore intestinale et retrouver mon énergie qui a tendance à rester sous la barre des 2000 mètres. Quito étant à plus de 3000 mètres d'altitude, je dois me forcer un peu. Si on voit ça comme ça, je suis donc un kilomètre plus haut que mon bien être. Je commence à être habitué. Au début, je croyais être en mauvaise santé mais après tous ces aller-retours, je prends quelques journées de congé et tout revient à la normale. Je calcule donc que mon bien-être prend une journée par 250 mètres pour s'habituer. Ça tombe bien, je passerai 4 jours à Quito et je partirai la journée où je pourrai enfin revenir de la tienda en respirant normalement.

J'ai donc pris une journée pour dormir, une journée pour faire ma valise (entre deux siestes), une journée pour nettoyer l'appartement (aussi entre deux siestes) et une journée pour travailler (sans faire de sieste). J'avais trouvé une gardienne pour Popo avant de partir pour la plage. Heureusement que mes siestes étaient faites, la gardienne de Popo s'est désistée à la dernière minute, j'ai du trouver une solution de rechange rapidement. Ne trouvant personne, l'option qui me restait était de renvoyer Popo chez la soeur de Daniel mais cette option m'embêtait un peu, la soeur de Daniel me chargeait 8$ (au lieu du 10$ qu'elle m'avait demandé en premier) par jour pour s'occuper de Popo. J'aurais donc du lui payer 160$ pour ce service. Je ne passerai pas de commentaires mais je peux t'assurer que j'étais prêt à sortir mon pad de facture si elle me demandait la moindre chose. Ça coûte cher être blanc ici. Mais par chance, Mayco avait un ami à Quito qui voulait bien me rendre ce service et ce, gratuitement! Tout le monde n'est donc pas opportuniste. Merci Mayco.

Popo est donc parti, mercredi soir, avec son nouvel ami Stalin. Un gars de 31 ans, avocat, qui travaille pour une banque. Ça garanti en rien la sécurité de Popo mais c'est un très bon ami de Mayco et après l'avoir rencontré, j'ai immédiatement senti que Popo allait être en sécurité. Mayco m'a informé, le lendemain du départ de Popo que sa première nuit s'était très bien passée. Il n'avait pas fait pipi dans sa nouvelle maison et avait même dormi sous les couverture dans le lit de Stalin. Dans mon livre à moi, ça veut dire que Popo s'est rapidement habitué à son nouveau gardien. Ça me rassure beaucoup. 

J'ai donc pu compléter ma valise l'âme en paix, j'en ai même profité pour faire aussi ma valise pour le Canada. À mon retour de Buenos Aires, j'aurai 5 jours avant de repartir pour Joliette. J'aurai donc tout mon temps pour m'occuper des papiers de Popo. Je devrai aller avec lui chez le vétérinaire pour lui faire passer son examen de santé et faire authentifier tout ça par le ministère de l'agrocalidad ecuadorien. Bref, les mêmes étapes qu'avant de partir de montréal mais en espagnol. La dernière fois que j'ai fait ça à Quito, tout était réglé en une avant-midi. J'aurai 4 jours pour faire les mêmes démarches. Tout devrait bien aller.

Le jour du départ pour Buenos Aires était maintenant arrivé. Une dernière douche avant de partir et je me retrouvais dans un taxi vers l'ancien aéroport. Encore là, un blanc qui s'en va à l'aéroport a nécessairement beaucoup d'argent. Cette course qui coûte habituellement 3$ m'en coûta 5. Le chauffeur tenta de savoir si j'étais riche en me demandant si j'avais beaucoup voyagé, en me parlant de mon travail, en me demandant de quel pays je venais. 

Par chance, Popo n'était pas avec moi car la première question habituellement est combien m'a coûté Popo et combien ça me coûte pour l'emmener avec moi en avion. Au début, je répondais la vérité. Je disais que Popo m'avait coûté 450$ et que l'embarquer dans l'avion me coûtait 200$ à chaque fois. On fait le calcul rapide et on arrive facilement à 1000$. Bien entendu, je ne parle pas des vaccins ni de sa castration. Mais avec le temps, j'ai appris à dire que Popo m'avait été donné en cadeau et que son billet d'avion me coûtait le même prix qu'un extra bagage (sans préciser combien). 

Je sais bien que ces questions ne se veulent pas déplacées, je comprends bien que mon petit salaire de graphiste est 10 fois plus élevé que le salaire moyen à Quito. Je suis très riche ici. Le salaire moyen est de 300$ par mois. C'est donc 3 mois de salaires juste pour trainer un chien. C'est énorme. De plus, la majorité des Ecuadoriens ne peuvent même pas penser qu'un jour ils pourront voyager. Pour sortir du pays, un Ecuadorien doit avoir plus que 25 000$ d'avoir. De cette manière, le gouvernement peut s'assurer de leur retour au pays. C'est une réalité complètement différente. 

Pour eux, je suis millionnaire. Je crois donc que si je veux bénéficier du coût de la vie ici, je dois accepter les inconvénients. Je me rappelais avoir vu des gens graviter autour de Carlo et Dustin et voir clairement qu'ils étaient attirés par leur argent. Ici, c'est moi Dustin, et certaines personnes gravitent autour de moi parce qu'ils sentent mon argent. J'avais réalisé cette réalité a Miami mais jamais je n'avais pensé me retrouver de l'autre côté. J'ai une très belle qualité de vie ici. J'ai des amis qui ont un budget de 3$ par jour. Mon budget est de 30$ par jour, ce qui est énorme. Prendre un taxi à 3$ ne fait pas un gros trou dans mon portefeuille mais c'est comme si à chaque fois je partais en limousine. La misère des riches! 

J'étais donc rendu au vieil aéroport de Quito d'où je prenais la navette pour aller au nouvel aéroport. J'aime bien cet autobus. Assis bien confortablement, je peux profiter de son internet sans fil. Oui, le luxe à 8$. Après 1h30 de route, je débarque au nouvel aéroport. J'enregistre mes bagages, passe la sécurité, les douanes et rejoint ma porte d'embarquement. Encore là, internet sans fil. Je peux donc passer le temps en conversant avec mes amis connectés, travailler au besoin et envoyer les photos que je veux à qui je veux. Rendu là, je n'ai que mon petit sac à trainer et attendre le moment d'embarquer. 

Mon premier avion se rend à Lima au Péru. Un vol de 2h30 qui passa rapidement. J'avais peur d'avoir une grosse madame qui sentait pas bon à côté de moi. Surtout qu'en étant assis dans un banc de milieu, je risquais même d'en avoir deux. Par chance, à ma droite j'avais un monsieur qui savait voyager. C'est à dire, un monsieur qui gardait son bras de son côté de l'appui-bras. À ma gauche, j'avais une petite madame qui devait peser 80 livres. Une bonne chose de réglé. Sauf que la petite madame se sentait bien à son aise. Au lieu de s'accoter sur l'appui-bras du côté de l'allée, elle avait décidé de s'étendre sur l'appui-bras qui nous séparait. Je n'ai pas pris de chance. J'ai fait semblant de ne pas la voir et je l'ai accroché assez fort avec mon coude pour qu'elle comprenne que cet espace devait rester libre. Bien entendu, je m'excusa auprès d'elle de l'avoir heurtée. Après deux séance de lutte, elle finit par comprendre. Elle pesait peut-être pas 200 livres mais grosse ou pas grosse, un coude c'est un coude. J'ai appris que dans la vie, il faut être gentil avec les gens gentils mais il faut être insolent avec les gens insolents sinon on se fait marcher sur les pieds (ou sur les coudes).

J'ai pu profiter de ce premier vol pour te raconter ma semaine à la plage. Ce vol passa rapidement. Les roues de l'avion touchaient le sol de Lima et la deuxième partie de mon trajet commençait. Il était 22h30. Je devais attendre jusqu'à mon autre vol vers Buenos Aires qui décollait à 8h30 le lendemain matin. Je connais déjà l'aéroport de Lima. Je savais exactement où je m'en allais. Direction "Smoking Bar". Toutes les portes d'embarquement sont le long d'un même corridor et au milieu de ce corridor il y a un restaurant de sushi avec des gros divans, une belle section pour fumer des cigarettes et 3 ordinateurs avec Internet. J'étais prêt pour la nuit. 

Je m'installa à un ordinateur jusqu'à ce qu'une dame m'avertisse que je devais libérer l'ordinateur. Elle disait que j'y étais depuis trop longtemps et que je devais laisser la place aux gens qui attendaient. J'étais pas très content. Je ne lui ai pas manqué de respect mais je cherchais la réplique qui allait exprimer mon mécontentement. Trop fatigué pour réfléchir et pour traduire une idée floue en espagnol, je me résigna, salua les amis avec qui j'étais en pleine conversation et laissa l'ordinateur à qui voulait bien le prendre. Pour ajouter à mon mécontentement, je m'aperçus que personne n'attendait après l'ordi. Je décida donc d'aller prendre une marche et d'aller rien acheter au DutyFree. J'ai donc marché tranquillement le long du corridor.

À mon retour, pour me calmer, je me suis payer un gros plateau de Sushi hors de prix et une bouteille d'eau qui coûtait presque le prix d'une bouteille de champagne. J'avoue que les sushis étaient très bons. L'eau elle, elle goûtait l'eau. C'est après avoir mangé que je me suis assis dans le Smoking Bar et que j'ai commencé à écrire ces lignes. J'avoue que ça passe bien le temps. Tu as surement remarqué la montagne de détails pas très important. Dis-toi que tu m'as beaucoup aidé à passer le temps. J'étais donc en ta compagnie une bonne partie de la nuit à Lima. Tu savais pas que t'étais venu faire ton tour à l'aéroport de Lima? Et bien, maintenant tu le sais. On a fumé des cigarettes ensemble une bonne partie de la nuit!

Il est maintenant 3h15 du matin. Mon prochain vol n'a pas encore de porte d'assigné. Dans une heure, je crois que ce sera fait. Je pourrai me rendre à ma porte et faire une petite sieste avant de me ré-envoler. Les madames sont gentilles ici. Ils viennent te réveiller quand c'est le temps d'embarquer. Voyons voir comment tout va se dérouler. Pour l'instant, j'attends qu'un ordinateur se libère. Les 2 mêmes personnes occupent les ordinateurs depuis plus d'une heure. J'pense que j'vais aller leur dire que leur 20 minutes sont écoulées! Hahaha.

Après une heure et demi, j'ai délicatement demandé à la dame qui m'avait arraché de mon internet de m'avertir quand un ordinateur se libérait. Elle m'a dit d'attendre une minute. Ce que je fis. Elle me libéra un ordi, je pus donc me connecter.

Le reste de la nuit fut entre-coupée de mini-sieste. J'avais programmé 3 alarmes différentes sur mon téléphone pour être certain de ne pas passer tout droit. À chaque fois qu'une alarme sonnait, j'étais entre deux sieste. Je n'ai finalement pas dormi beaucoup. Le bon côté est que je vais probablement dormir dans l'avion, ce qui fera bien mon affaire. Je serai assis dans ce nouvel avion pendant 7h30. J'aimerais bien en dormir 7. Le voyage passera plus vite. Je suis maintenant assis à la porte 16. L'embarquement se fait rapidement.

Mon vol vers Buenos Aires se résume facilement. Je n'ai pas eu de grosses madames à côté de moi. Mieux que ça, j'avais personne à côté de moi. J'imagine que cette place était donc pour toi. Tu m'excuseras, j'ai fini par faire la sieste étendu sur les deux bancs. Je me suis réveillé pour le déjeuner, puis rendormi, puis re-réveillé 15 minutes avant d'arriver à Buenos Aires. Le vol s'est donc très bien passé et m'a semblé très rapide. Je crois qu'en 5 minutes, j'avais récupéré mes bagages j'étais assis dans un taxi. Je m'attendais à une course de taxi de 1h30 mais en prenant l'autoroute, j'étais rendu à mon hotel en 25 minutes. Décidément, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. 

Je fais donc profiter de Buenos Aires pour avoir de belles choses à te raconter. D'ici là, je t'embrasse fort, je vais prendre beaucoup de photos pour partager ça avec toi. On se voit bientôt. Je t'aime beaucoup. Bon dimanche.


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